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Sofonisba Anguissola est une femme peintre italienne maniériste spécialisée dans les portraits, qui a été active au XVIe et au début du XVIIe siècle. Née vers 1535 , à Crémone, dans une famille de petite noblesse, du mariage d'Amilcare Anguissola et de Bianca Ponzoni, Sofonisba Anguissola a été une des premières femmes peintres à atteindre, de son vivant, les sommets de la scène artistique européenne. Sofonisba est l'aînée et la plus connue des six sœurs Anguissola (Sofonisba, Elena, Europa, Lucia, Anna Maria, Minerva). La famille compte également un frère, Asdrubal (né en 1551). Humaniste imprégné de culture antique, son père, Amilcare Anguissola encourage tous ses enfants à développer leurs talents artistiques. Entre 1546 et 1549, il fait étudier la jeune Sofonisba et sa sœur Elena auprès du peintre lombard Bernardino Campi, alors connu pour ses portraits et ses tableaux religieux. Celui-ci, bien que n'appartenant pas à la famille crémonaise, plus connue, des Campi (Vincenzo, Giulio et Antonio), possède un style proche des maîtres du maniérisme, en vogue en Italie du Nord entre le XVIe et le XVIIe. Bernardino Campi exerce ainsi une forte influence sur le style de la jeune Sofonisba, qui en reprendra les traits essentiels dans son travail de prédilection, celui du portrait. Quand Campi quitte Crémone pour Milan, les sœurs suivent l'enseignement de Bernardino Gatti (il Sojaro), un peintre originaire de Pavie, mais actif entre Crémone et Plaisance. Impresario inlassable des talents de sa fille, Amilcare Anguissola travaille sans relâche, durant les années 1550, à la faire connaître auprès des ateliers de Mantoue, Ferrare, Parme, Urbino et Rome. Il est certain que Sofonisba se rendit à la cour de Mantoue, auprès des Gonzague, où elle côtoya les élèves de Giulio Romano. Il est également probable qu'elle ait séjourné à Parme, auprès des Farnese, et qu'elle y ait connu Giulio Clovio, peintre en miniature renommé, qui l'initia à cette technique. Même si l'on n'a pas de trace de miniatures de la main de Sofonisba postérieures à sa période crémonaise, les sources de l'époque indiquent qu'elle continua à pratiquer cet art tout au long de sa vie. Elle est citée dans Vite de Giorgio Vasari grâce à Michelangelo Buonarroti qui soutenait que la jeune fille possédait un certain talent . Le père de Sofonisba avait en effet écrit à Michel-Ange pour lui présenter le travail de sa fille. Parmi les dessins qu'il lui avait soumis figurait Bambin mordu par une écrevisse, dans lequel l'artiste, alors âgée d'un peu plus de vingt ans, avait saisi l'expression de la douleur enfantine d'une manière qui plût beaucoup au maître florentin. On retrouve d'ailleurs cette même grimace dans le Garçon mordu par un lézard du Caravage . C'est le duc Sessa, gouverneur de Milan, qui lui obtient une recommandation auprès de la cour d'Espagne. En 1559 Sofonisba quitte définitivement la Lombardie pour rejoindre la cour de Philippe II. Elle arrive juste à temps pour assister, à Guadalajara, au mariage du roi avec Isabelle de Valois, dont elle devient rapidement dame d'honneur et à laquelle elle enseigne le dessin. Cette charge vaut à la famille restée à Crémone une rente annuelle de 200 écus qui, bien qu'adressée nommément à Sofonisba, sera toujours encaissée par Amilcar, puis par Asdrubal. Jusqu'à la mort (en 1568) de sa protectrice, Sofonisba réalise de nombreux portraits des membres de la famille royale et de leurs familiers. Cependant, son statut particulier (elle est noble, dame de compagnie et non pas peintre de cour) lui interdit de signer ses toiles ou de les vendre. Ces raisons, ainsi que l'incendie de l'Alcazar, peuvent expliquer l'oubli qui a longtemps entouré son travail pictural à la cour d'Espagne. Ce n'est que grâce à un long travail de recherche qu'un grand nombre de portraits a pu lui être progressivement réattribué, souvent au détriment du peintre Alonso Sánchez Coello. Au décès d'Isabelle de Valois, ses suivantes regagnent leurs cours d'origine, sauf Sofonisba, dont le retour à Crémone s'avère difficile à organiser et qui reste donc attachée, pendant que la cour lui cherche activement un époux et réunit sa dot, aux infantes Isabella Clara Eugenia et Caterina Micaela. Redevable envers l'ancienne dame de compagnie de la reine, la cour d'Espagne se met à la recherche d'un mari pour Sofonisba, qui a exigé qu'il soit italien et non espagnol. Les recherches finissent par aboutir et, en mai 1573 elle épouse à Madrid, par procuration, un jeune noble sicilien, Fabrizio Moncada, cadet du prince de Paternò. Elle le rejoint en Sicile à l'automne, apportant dans ses bagages la dot réunie par la cour d'Espagne, à savoir une somme importante, des bijoux et une pension annuelle de 1.000 ducats. Le couple vit alors dans des déplacements incessants entre le palais de la famille Moncada à Paternò (environs de Catane) et Palerme. Il n'existe pas de trace d'activité picturale concernant cette période, si ce n'est un écrit contemporain qui indique que le travail de Sofonisba « ne consistait pas en portraits, mais plutôt quelques petites toiles religieuses tellement rares. » .
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